ARCHAEOLOGICAL STUDIES ON LATE ANTIQUITY AND EARLY MEDIEVAL EUROPE (400–1000 A. D.)
(SERIES ASLAEME)
Series Editors: Jorge López Quiroga, Artemio M. Martínez Tejera, Patrick Périn, Tivadar Vida, Enrico Zanini
Proceedings 5
Entangled Identities and Otherness in
Late Antique and Early Medieval Europe
Edited by
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Historical, Archaeological and Bioarchaeological Approaches
Jorge López Quiroga, Michel Kazanski
and Vujadin Ivanišević
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BAR International Series XXXX
201X
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Published in
X by
BAR Publishing, Oxford
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BAR International Series XXXX
Entangled Identities and Otherness in Late Antique and Early Medieval Europe
X
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© The editors and contributors severally
The so-called Monza diptych (Treasure of the Monza Cathedral),
circa 395–400 A. D., showing Stylicho, as Magister Militum, on the right side and his wife
Flavia Serena with their son Euquerio on the left side (photograph: J. López Quiroga).
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,
LES ANTIQUITÉS GERMANIQUES À L'EST EUROPÉEN
AU BAS-EMPIRE ET À L'ÉPOQUE DES GRANDES MIGRATIONS
État des recherches
Michel KAZANSKI - Anna MASTYKOVA
_______________________________________________________________
Abstract: The archaeological material shows two types
of contacts of Germans from Central Europe with Eastern
Europe. The first case corresponds to the arrival and
installation of larger or smaller groups of migrants. This
can be indicated by the presence of “ethnographic”
elements, which are not directly related to economic
activity or not the sign of prestige - handcrafted ceramic,
traditional female costume or "middle class" burial
practices etc. In the archaeological material such indices
are manifested in a visible way, their distribution is
compact from a territorial and chronological point of
view. Some items, including costumes, weapons or burial
practices, can become prestigious and serve as objects of
imitation by the people and lose their cultural
significance. The second case, which occurs most often
through the dissemination of isolated objects, shows, in
our opinion, the influences from the Germanic world,
whose distribution in Eastern Europe is explained by the
economic, cultural, political and military contacts. This
does not exclude the physical presence of the holders of
these objects in small groups or even isolated.
Key Words: Germanic Antiquities – Eastern Europe –
Late Roman Empire – Great Migrations
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par les Goths et d’autres peuples germaniques (Gépides,
Hérules .....) lors de leurs migrations du IIe-IIIe s. vers le
Sud. En ce qui concerne le modèle de la migration
gothique, reconstitué à partir des données archéologiques,
tous sont d’accord que la migration des peuples
germaniques le long de la route "Baltique-Pont" était un
processus lent et progressif de l’occupation du territoire
par les petits groupes des porteurs de la civilisation
germanique de Wielbark, venant da la côte su de la mer
Baltique et du bassin de la Vistule inférieure. R.
Hachmann a démontré que contrairement à ce que l’on
croit habituellement, les migrations des peuples
sédentaires ne se manifestent pas par des déplacements
rapides et massifs de population sur une grande distance,
mais plutôt par l’avancée progressive de petits groupes
qui se rejoignent les uns les autres sur de très courts
trajets. L’implantation durable des populations
sédentaires et agricoles était plus importante et avait plus
d’impact que les expéditions militaires, racontés par les
chansons des gestes et repris par Jordanès dans son
histoire des Goths (Hachmann 1970)1.
L’archéologie fournit des renseignements précieux sur la
migration des Germains orientaux et elle permet d’un
reconstituer l’itinéraire. Ainsi, on note grâce à la
diffusion des sites de la civilisation de Wielbark que ses
porteurs partent du bassin de la Vistule, remontent le
cours du Boug Occidental puis passent entre les
marécages du Pripet au Nord-Est et les contreforts des
Carpates au Sud-Ouest pour aboutir dans la plaine de la
steppe forestière de l’Ukraine (dans le bassin du Dniestr
moyen et du Boug Méridional) (Fig. 1). De là, deux voies
s’ouvrent à eux, voies qui mènent vers l’œkoumène du
monde civilisé. La première, au Sud-Est, les conduit vers
l’embouchure du Dniepr et du Boug Méridional et sur les
bords de la mer Noire, lieu de contact avec la civilisation
gréco-romaine. La seconde voie les entraîne vers les
plaines fertiles de la Moldavie et, suivant le cours du
Dniestr (Fig. 2), du Prout et du Seret, dans la région du
Danube inférieur, à la frontière balkanique de l’Empire
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op
Les influences culturelles "occidentales", venant d'Europe
centrale vers l’Est européen à l’époque romaine tardive et
celle des Grandes Migrations sont bien attestées par le
matériel archéologique. La question se pose: quelles
étaient les modalités de diffusion des éléments culturels
« occidentaux » à l’Est - imitation, commerce ou
déplacement de personnes physiques ou de groupes de la
population ? Pour l’époque romaine tardive, deux
directions de la diffusion de cette influence se dessinent.
La première, qui est très important surtout à l’époque
romaine tardive, est l’axe fluvial qui réunit le bassin de la
mer Baltique à celui de la mer Noire. La deuxième
direction des influences « occidentales » à l’intérieur de
l’Europe de l’Est va du Nord de la mer Noire et de
l’Europe centrale vers la zone forestière de la Russie et de
la Biélorussie.
1
Certains archéologues et historiens ont supposé que les groupes
migrants des Goths à l'époque romaine rappelaient des bandes vikings
des IXe-XIe s. (Kmieciński 1962; Kmieciński 1972; Lönnroth 1972).
Mais une telle comparaison nous paraît inapplicable pour le monde
germanique des premiers siècles ap. J.C. On doit se souvenir en effet
que durant le Haut Moyen-Age le départ massif des Vikings disloqués
en groupes qui n’obéissent qu’à leurs chefs coïncide avec la création des
premiers Etats scandinaves et la désintégration de l’ancienne société
tribale. En revanche, à l’époque romaine, c’est à dire en pleine
protohistoire pour les Germains, ces derniers sont organisés en tribus où
les liens de parenté priment, ce qui suppose un autre type de migration
que celle des Vikings.
Civilisation de Černjahov.
Le premier axe des contacts Ouest-Est à l'époque romaine
est lié à l'histoire des Goths. En effet, la route fluviale,
qui passe, de la côte baltique par la Vistule et le Boug
occidental pour atteindre les fleuves du bassin de la mer
Noire (Dniestr, Boug méridional, Dniepr) a été utilisée
90
Les antiquités germaniques
« indigènes », non germaniques, avec ceux issus de la
civilisation romaine (Kazanski 1991: 29-45; Bierbrauer
1999; Magomedov 2001; Ščukin 2005: 109-134;
Shchukin et alii 2006: 38-48)3.
Une première vague des migrants quitte le territoire de la
civilisation de Wielbark en Pologne à la fin du IIe s. ou
au début du IIIe siècle, ce qui correspond aux phases
B2/C1 (160/180-200) et C1a (160/180-210/230) de la
chronologie du Barbaricum européen (cf. Godlowski
1970; Shchukin et alii 2006; Bierbrauer 2008: 28, 29). A
cette époque apparaissent en effet, dans le cours moyen
du Boug occidental, sur la marge sud de la civilisation de
Wielbark, des nécropoles à incinérations, caractéristiques
de cette culture, telles Brest-Trišin, Veličkoviči, Skorbiči
(Kuharenko 1980: 64-69; Ščukin 2005: 104). On a
également mis au jour dans cette région des objets
germaniques isolés et notamment à Sušično, une lance
avec une inscription runique (Ščukin 2005: 72, 73). Des
traces de la civilisation de Wielbark sont attestées
pratiquement à la même époque plus au Sud, en Ukraine.
Ce sont des nécropoles du type Wielbark avec des
incinérations à Mogiljany-Hmel’nik, Mašev, Luboml’, ou
celles bi-rituelles, comme Gorodok. Cette vague des
migrants correspond sans doute aux Goths. La deuxième
vague, qui se déplace plus tard, vers la fin du IIIe s. (la
période C2 c'est à dire 250/260-300/320) a laissé les sites
en Volhynie (Dytyniči), en Podolie (Šeršni, Barsuki) ou
en Moldavie roumaine (Kozia-Iaşi). Elle est
probablement liée à d’autres groupes de la population
germanique orientale, tels que les Gépides ou les Hérules
(Kuharenko 1980: 68-76; Kazanski 1991: 28, 45; Ščukin
2005: 107, 108; Shchukin et alii 2006: 21).
Il faut préciser que le matériel de la civilisation de
Černjahov témoigne de la présence au Nord de la mer
Noire des groupes allochtones germaniques très divers.
L’apport de la culture de Wielbark nous y semble décisif.
On peut attribuer à son influence l’apparition de certains
types d’objets qui deviendront caractéristiques de la
culture de Černjahov, notamment des fibules et des
récipients en céramique non tournée. Les cultures de
Wielbark et de Černjahov ont en commun le costume des
femmes à deux fibules sur les épaules ainsi que dans le
domaine des pratiques funéraires, des nécropoles birituelles où voisinent incinérations et inhumations avec
des défunts généralement déposés la tête au Nord. Dans
les deux cas, les tombes avec des armes sont
extrêmement rares. Les traits issus de la culture de
Wielbark sont particulièrement bien représentés en
Volhynie, en Podolie, en Moldavie, dans la région du
Dniepr et sur les bords de la mer Noire (Kazanski 1991:
41-45; Bierbrauer 1994: 108-112; Shchukin et alii 2006:
22, 23, 38, 39 et récemment Magomedov 2013).
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romain (Wołągiewicz 1986; Kazanski 1991: 28-33;
Bierbrauer 1994: 98-105; Ščukin 2005: 103-108;
Shchukin et alii 2006: 20, 21; Kozak 2006: 10; Kokowski
2010: 114-118; Šarov 2013).
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On doit attribuer à un autre apport germanique, celui de
la culture de Przeworsk, qui occupait alors le territoire de
la Pologne méridionale et centrale d'aujourd'hui (à son
propos voir en particulier Andrzejowski 2010), la
présence dans des sépultures d’armes parfois
intentionnellement brisées ou recourbées (Fig. 4) et d’os
calcinés d’oiseaux. Certains types de récipients non
tournés et les pendentifs peltiformes à décor granulé ont
la même provenance. L’influence de cette culture est
surtout sensible en Munténie, en Podolie, dans la région
du Dniestr supérieur et dans celle des rapides du Dniepr
(Kazanski 1991: 41; Shchukin et alii 2006: 21; Kozak
2006: 10; Magomedov 2013: 267).
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La société gothique, à en juger d’après les données
archéologiques, a subi une évolution spectaculaires dans
le laps du temps entre leur « départ » de la côte baltique
au IIe s. et leur « arrivée» sur la frontière pontodanubienne au IIIe s. : la vague fédération ("ligue") des
tribus, habituelle pour les Germains et les autres Barbares
de l’époque romaine (voir à ce propos Hachmann 1971:
71-88), est remplacée par un système proto-étatique, du
type du «royaume barbare »2, fortement influencé par la
civilisation romaine. La civilisation de Černjahov
(Černjahov -Sîntana-de-Mureş) (Fig. 3), qui se forme sur
la marge nord du monde romain, dans l’espace pontodanubien, correspond à ces « nouveaux Barbares ». Elle
est la synthèse des éléments barbares, plus précisément
germaniques, venus de la région de la Vistule et
y
Une série de coutumes ou d’objets peuvent être
indifféremment originaires de la culture de Wielbark ou
de celle de Przeworsk. Citons le dépôt de clefs ou de
serrures dans les tombes, les pots non tournés de forme
ovoïde (les “kumpf”) ainsi que les petits pendentifs en or
en forme de seaux à décor granulé. Enfin, parmi les
influences
septentrionales,
mentionnons
celles
scandinaves qui se manifestent par la découverte de
tombes sous des dalles ou dans des coffres en pierre, de
fibules avec un décor surchargé dites “monstres”4 et peutêtre par l’usage de runes germaniques car celles-ci ont été
retrouvées en grand nombre à l’époque romaine au
Danemark et en Suède méridionale. Les traits
"scandinaves" sont attestés essentiellement au sud de la
Volhynie, en Podolie et en Moldavie. Un «pont» entre la
région de la mer Baltique et le nord de la mer Noire
2
Un royaume « barbare » a d’habitude à sa tête un roi sacralisé. Dans
un « royaume barbare », le pouvoir s’appuie, comme dans une chefferie
(voir infra), sur le droit coutumier et la charisme du chef. Les lois
écrites, ainsi que les structures nécessaires pour leur application (force
armée, système judiciaire), sont absentes. Cependant, dans un
« royaume barbare » les privilèges des clans disparaissent
progressivement au profit de ceux des groupes sociaux. Notamment,
l’entourage du roi, ses antrustions, souvent d’origine étrangère, qui
n’appartiennent pas au système des clans, occupe une place de plus en
plus importante pour, finalement, remplacer l’ancienne aristocratie
tribale. D’autre part le roi devient plutôt le seigneur de guerre que le
chef charismatique, car les fonctions militaires de ces royaumes
deviennent des plus en plus importantes.
3
Certains archéologues ukrainiens ne considèrent pas la civilisation de
Černjahov comme gothique, mais l'attribuent à tort à la population slave
(Baran 1981; Kozak 1986: 133-135).
4
A leur propos voir spécialement Lund Hansen-Przybyła 2010.
91
Michel Kazanski – Anna Mastykova
supra) (Kazanski 1994: 437, 438). On peut donc en
conclure qu’au moment de la destruction de Tanaïs les
Germains originaires de la civilisation de Przeworsk
(Vandales ou Boranes ?) y ont été présents, soit comme
défenseurs de la ville (Bezuglov 2003), soit comme
envahisseurs, selon l’avis de la plupart des chercheurs.
Cependant, ces mêmes umbo pouvaient être en usage
également chez les Germains de la culture de Wielbark
(Goths ou Gépides). Les tombes de cette culture ne
contiennent pratiquement jamais d’armes. Mais chez
leurs voisins orientaux, les Baltes, ces umbo sont connus
(Kazanski 1994: 437, 438; Kazanski 2002: 399, 400;
Kazanski 2009: 22). Ils n’ont pu parvenir chez les Baltes,
aussi bien à partir de la zone de Przeworsk, que par
l’intermédiaire des Germains de la culture de Wielbark.
Les umbo du type Zieling O de l'époque romaine tardive,
se diffusent essentiellement en Scandinavie, ils sont
également attestés dans la région entre l’Elbe et l’Oder
(Zieling 1989: 135, 136, Taf. 16.O). Il s’agit donc d’une
arme typique des Germains scandinaves (Hérules ?).
Un habitat barbare et une nécropole ont été retrouvés sur
les ruines de Tanaïs. Ils sont datés, d’après les objets
découverts, des périodes C2-C3 (260/270-360/370) mais
surtout D1-D2 (360/370-440/450). La population qui a
laissé cet habitat et cette nécropole présente un caractère
hétérogène. En effet, certains traits peuvent être attribués
à des Alano-Sarmates, d’autres à une population
d’origine gréco-romaine, d’autres, enfin, à des Germains.
En effet, Tanaïs a livré de nombreux objets du type
Wielbark et Černjahov (Fig. 7.4-7) (Kazanski 1991: 8283; 2002: 400-40; 2009: 22-23 ; Bierbrauer 2008: 102106). Ce matériel germanique a probablement été laissé,
ne fut-ce qu’en partie, par les Hérules qui ont été battus
dans les années 330-360 par Hermanaric quelque part
dans la région du Don inférieur (Kazanski 1992: 95;
Shchukin et alii 2006: 72, 73). Ces Hérules originaires,
d’après Procope de Césarée et de Jordanès, de la partie
occidentale de la zone scandinave, sont connus sur la
Méotide à partir de 267-268, c’est à dire après la
destruction de Tanaïs et les premières incursions
maritimes germaniques sur le Pont7.
passant la le bassin de la Vistule fonctionne, à en juger
d'après les découvertes archéologiques, durant toute
l'époque romaine tardive. Ces contacts sont attestés par
des découvertes archéologiques (fibules «monstres» déjà
citées, gobelets du type Kowalk, peignes en fer, certains
types de perles) et, comme nous l'avons déjà dit, par des
inscriptions runiques (Fig. 5) (Kuharenko 1980: 74, 75;
Werner 1988; Kazanski 1991: 41-45; Levada 2000;
Levada 2006; Magomedov 2001: 119; Magomedov 2011;
Ščukin 2005: 171-194; Gavritukhin 2011; Lund Hansen
2011; Quast 2011)5. Il est bien possible que ce couloir fût
utilisé par des groupes des Germains septentrionaux
migrant vers le Sud, tels les Hérules (voir infra).
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Tanaïs.
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Une série de traits de la culture de Černjahov, disséminés
sur tout son territoire, sont caractéristiques du monde
germanique en général et on ne peut préciser leur origine.
Mentionnons par exemple: la présence sur les habitats de
grands bâtiments qui comprennent un local d’habitation
et un autre pour le bétail, la découverte dans des tombes
de seaux en bois et d’éperons 6 , les incinérations
surmontées de kourganes, la présence de pierres dans des
incinérations ainsi que l’utilisation de peignes en os à une
rangé de dents avec un dos semi-circulaire (Kazanski
1991: 41-45; Bierbrauer 1994: 108-112; Ščukin 2005:
173-194; Shchukin et alii 2006: 43-48). On peut conclure
que l'apport germanique est avant tout le résultat direct
d'une migration lente et progressive d'une masse
importante des populations venues d'Europe centrale.
op
Mais, à en juger d'après les données archéologiques, la
zone de diffusion des éléments culturels germaniques
englobe également un vaste territoire au Nord de la mer
Noire. Ainsi, à Tanaïs, la colonie grecque à l’embouchure
du Don (Fig. 6.1), subordonnée aux rois du Bosphore
Cimmérien (voir infra), et par leur intermédiaire à Rome,
les objets germaniques sont présentées notamment par
des armes. Ce sont les umbo de bouclier des types Konin,
Chorula et Zieling O (Ščukin 1993: 326 ; Shchukin et alii
2006: 28; Kazanski 2002: 399; Kazanski 2009: 21, 22),
attestés dans les niveaux de destruction de la ville. Ces
derniers sont datés, d’après des découvertes monétaires,
des années 250. Les umbo des types de Konin et de
Chorula (Fig. 7.1-3) sont connus presque exclusivement
sur des sites de la culture germanique de Przeworsk (voir
y
Tanaïs a survécu l’invasion hunnique, les tombes des
périodes D1 (360/370-400/410) et D2 (380/400-440/450)
ont été découvertes dans sa nécropole. La population est
très mélangée (grecque, germanique, alaine, hunnique...).
La période D2 est marquée, par l’arrivée d’objets de la
mode danubienne. A côté de Tanaïs, à Sinjavka, un petit
cimetière « princier » a été mis au jour (Fig. 8). Une
sépulture féminine a livré des parures typiques du
costume prestigieux des Germains orientaux de l’horizon
Untersiebenbrunn. Une autre tombe est masculine. Elle
contenait des objets du style polychrome, typique des
5
Parfois on considère les parures et les pièces de harnachement à décor
gravé et estampillé, provenant des découvertes "princières" du horizon
Untersiebenbrunn comme la production d'un atelier scandinave (Levada
2011). Celui-ci est connu d'après les découvertes à Sösdala et Fultofta
en Scanie et Vennebo en Västergötland. A notre avis les parures et les
garnitures de harnachement scandinaves et continentales, représentent
deux lignes parallèles de développement d'un style décoratif, ayant les
prototypes romaines (Kuharenko 1982: 240; Tejral 2011: 329) et faisant
partie de la culture princière "super-régionale" (Fabech-Näsman 2012).
La concentration des objets en argent, portant un décor gravé ou
estampillé, en Pannonie romaine est significative (Bóna 2002: Fig. 34).
Ainsi, il nous semble plus raisonnable de supposer qu'il s'agit à lórigine
de la production des ateliers pannoniens et non scandinaves.
6
Pour les éperons de l'époque romaine en Europe de l'Est voir
spécialement Kazanski 1994; Raduš 2013.
7
D’après Procope de Césarée, ils sont originaires très probablement de
la Scandinavie méridionale (Procope, Bel.Got., II.14-15). Selon
Jordanès, les Hérules ont été chassés de la Scandinavie par les Danes
(Jordanès, Getica, 23). Or, rien n’indique l’existence des Danes en
Scandinave avant le Ve-VIe s. (Ellegard 1987: 10). Selon A. Ellegard
les Hérules ce n’est pas le nom du peuple proprement dit, mais plutôt
l’appellation des élites militaires germaniques agissant dans différentes
parties du Barbaricum (Ellegard 1987).
92
Les antiquités germaniques
tombes des chefs militaires de l’époque hunnique
(Kazanski 2002: 401-403; 2009: 23, 24).
dire les Boranes, les Goths et les Hérules, actuellement
est peu représentée par le matériel archéologique
(Kazanski-Mastykova 2007). Une partie des objets,
notamment certains types des fibules et des peignes en os
(Fig. 9.1, 3, 4, 5-9) peuvent être attribués aux Goths de
Černjahov (Kazanski 2002: 397, 2009: 19, 20).
Il nous semble qu’un habitat stationnaire “multinational”
en plaine steppe nomade correspond à la notion de
zimnik. Un zimnik est à l’origine un lieu de campement
où les nomades de la steppe regroupent leurs troupeaux
pendant l’hiver 8 et qui possèdent souvent des bâtiments
provisoires. Avec le temps, un zimnik peut devenir un
habitat permanent où se concentrent notamment les
familles pauvres qui ne possèdent pas suffisamment de
bétail pour nomadiser, ainsi que les esclaves et les
prisonniers de guerre, et où l’on garde le butin des
conquêtes. Des marchands et des artisans étrangers y
vivent également et l’aristocratie nomade y fait construire
ses résidences d’hiver. Tôt ou tard cet habitat est entouré
de remparts, des faubourgs agricoles font leur apparition.
Ainsi un zimnik prend petit à petit la forme d’un habitat à
caractère urbain. On sait que la population de ces “villes”
nomades est hétérogène. Marchands, artisans, interprètes,
agriculteurs, esclaves ou mercenaires ainsi que des
aventuriers de toutes sortes d’origines très divers y
cohabitent. Ainsi, nous pensons que le matériel
archéologique hétérogène de Tanaïs témoigne de la
présence d’un zimnik hunnique dont la population
comprend des Germains.
Bosphore Cimmérien.
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pr
Pendant la période D1 (360/370-400/410), ou peut-être
dès la fin de la période C3 (300/330-360/370), des objets
germaniques du type Černjahov (peignes, fibules), parfois
portant un riche décor (par ex. Fig. 9.5, 8), sont présents
dans des tombes de l’aristocratie bosphorite (par ex.
Novikovsky sklep 1890, tombe 145.1904, deux tombes
du 24.6.1904)9. Ces parures ont été donc fabriquées pour
l’élite du Bosphore Cimmérien, ce qui montre
l’intégration des Goths dans le groupe dirigeant du
royaume (Kazanski 1999a: 282-285; 2002: 397; 2009: 20,
213, 214; Magomedov 2001a). Il est même possible que
les Goths y prennent le pouvoir. Ceci corrobore
apparemment le témoignage de Jean Chrysostome, qui
parle d’un roi des Goths au Bosphore Cimmérien vers
400 (Vasil’ev 1921: 312, 313; Kazanski 1999a: 284;
2009: 213-215). A quelle époque les Goths ont-ils pu
accéder, ne fût ce que partiellement, au pouvoir dans cette
région ? Rappelons que le royaume du Bosphore
Cimmérien était un protectorat de l’Empire. La situation
s’est prolongée jusqu’au 343 au moins, époque à laquelle
certaines familles de l’aristocratie de Bosphore ont reçu
des cadeaux impériaux (des plats en argent avec le
portrait de Constance II, retrouvés dans les tombes
145.1904 et du 24.6.1904). Il est probable, que "le coup
d'état" a pu se produire avant 362, quand une ambassade
bosphorite est venue auprès de Julien l’Apostat pour
établir des relations avec l’Empire (Ammien Marcellin,
XXII.7.10). Il nous semble que seul un changement de la
situation politique sur le Bosphore Cimmérien entre 343
et 362 a pu justifier l’envoi de cette ambassade10.
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Le royaume du Bosphore Cimmérien à l’époque romaine
occupe des terres autour de la mer d’Azov, en Crimée
orientale («Bosphore européen»), dans la péninsule de
Taman («Bosphore asiatique») (Fig. 6.E). La capitale du
royaume est la ville de Panticapaion (Kertch actuelle), sur
la côte européenne du détroit du Bosphore Cimmérien.
Le royaume jouit un rôle exceptionnel dans l’histoire de
la région pontique (Shchukin et alii 2006: 83-100;
Bierbrauer 2008: 106-110 Kazanski 2009: 181-216).
Les Huns s’emparent du royaume du Bosphore à la fin du
IVe ou au début du Ve s., les tombes nomades de
l’époque hunnique sont attestées en Crimée orientale et à
Kertch même (Zaseckaja 1994: 177, 178). Cependant
Jean Chrysostome parle du roi des Goths, à qui il doit
9
Pour la publication des tombes aristocratiques du Bosphore
Cimmérien de l'époque hunnique voir en premier lieu Zaseckaja 1993.
10
D’après B.V. Magomedov (Magomedov 2001a) l’ambassade
bosphorite de 362 ne pouvait pas être gothique, car selon Ammien
Marcellin elle émane d’un peuple inconnu, alors qu’il connaissait bien
les Goths. Or, les Goths à l’époque ne formaient pas une entité mais
représentaient plusieurs "peuples", plus ou moins connues des Romains.
Ces derniers au IVe s. ont eu des contacts surtout avec les Wisigoths,
installés sur le Danube inférieur. On peut supposer que il s’agit d’un
groupe éloigné de Goths, apparenté aux Greutunges/Ostrogoths
(Avstrogoths), les Goths orientaux. Ceux-ci ne manifestent plus à
proximité des frontières romaines depuis la défaite de 269-270, infligée
par Claude et Aurélien (Wolfram 1990: 69). Les Romains entrent en
contact direct avec les Greutunges seulement lors de l’expédition transdanubienne de Valens en 369, c’est à dire sept ans après l’ambassade
bosphorite. Ainsi, Ammien Marcellin en 362 avait toutes les raisons
pour considérer les Goths orientaux comme un peuple inconnu.
Quoiqu’en soit, B.V. Magomedov partage notre point de vue sur la
présence des Goths dans la classe dirigeante du Bosphore Cimmérien
durant la deuxième moitié du IVe-début du Ve s. (Magomedov 2001a:
247).
Mais la plupart de ces objets, originaires de la civilisation
de Černjahov et dans une moindre mesure de celle de
Wielbark appartiennent aux périodes C2-D1 (260/270400/410) (Tejral 1986, 1987; Kazanski 2002, 2009: 19,
20). La vague des Barbares des années 250-270, c'est-à8
y
Seuls des objets isolés - fibules, garnitures de ceintures,
torques- armes - découverts sur des sites de la population
indigène (grecque et sarmato-alaine), témoignent d’une
présence germanique sur le territoire du royaume du
Bosphore Cimmérien (Fig. 9) (Kazanski 1999a; 2002:
395-400; 2009: 18-21; Magomedov 2001; KazanskiMastykova 2003a). Les plus anciens, essentiellement
appartenant aux garnitures de ceintures issues de la
région de la mer Baltique (voir par ex. AndrzejowskiMadyda-Legutko 2013), sont datables de la période
B2/C1 (160/180-200) et témoignent, selon les chercheurs,
à l'arrivé des groupes de guerriers germaniques durant la
deuxième moitié du IIe s. (Vasil'ev 2005, 2005a; Šarov
2010, 2011).
D’où le nom de zimnik qui vient du russe zima qui signifie hiver.
93
Michel Kazanski – Anna Mastykova
autour de 400 envoyer un évêque au Bosphore
Cimmérien.
pas des témoignages des sources écrites sur cette
population. Cependant, on peut conclure, d'après les
données archéologiques que les porteurs de cette
civilisation culturellement étaient apparentés aux
iranophones sarmato-alanes de la steppe pontocaucasienne (Shchukin et alii 2006: 77-81)11. Sur la côte
sud de la Crimée on a mis au jour des nécropoles,
actuellement peu nombreuses, à forte composante
culturelle germanique, dites du type Aj-Todor (Fig. 6.C)
(Shchukin et alii 2006: 81-83; Myc et alii 2006).
Comment peut-on expliquer la présence de ce roi
gothique au Bosphore Cimmérien à côté des Huns ?
Apparemment il faut examiner ce fait dans le cadre de la
politique hunnique. Rappelons que les Ostrogoths sont de
fidèles alliés des Huns, ils se battent aux côtés des Huns
d’Attila aux Champs Catalauniques. Il est donc
vraisemblable que leur présence au Bosphore et
l’incorporation d’une partie d’entre eux à la couche
dirigeante de la société bosphorite a été favorisée par les
Huns. Ceci pour renforcer le pouvoir des Huns dans cette
région, très importante du point de vue stratégique. En
effet le détroit du Bosphore Cimmérien occupe une
position clef dans les steppes de la mer Noire et du nord
du Caucase. Il nous paraît donc possible d’interpréter la
présence des Goths sur le Bosphore Cimmérien comme
un aspect de la politique des Huns.
pr
Au Sud-Ouest de la Crimée on peut constater l'existence
d'au moins trois composantes germaniques culturelles:
celle du type Wielbark-Černjahov (Fig. 10), une autre
probablement scandinave et une troisième danubienne
(Kazanski 1991a: 494-499; 1998; 2002: 403-414; 2009:
25-34). Rappelons qu’il n’y a aucun témoignage écrit à
propos d’une présence germanique au sud-ouest de la
péninsule avant le VIe s. Les objets germaniques de
l’époque romaine de cette région, aussi bien dans les
nécropoles rurales, compris celles du type Inkerman, que
dans le contexte urbain de la ville de Chersonèse, se
divisent en deux groupes chronologiques. Le premier
peut être daté des périodes C1 et C2 (donc 220/230260/270 et 260/270-310/330). Cette série peut être
qualifié de façon conventionnelle comme celle de
Wielbark-Przeworsk. En effet, au Sud de l’Europe
orientale et notamment dans la zone de la civilisation de
Černjahov, ces objets se diffusent grâce à la migration de
la population de Wielbark et, dans une moindre mesure,
de celle de Przeworsk (voir supra).
oo
Durant la première moitié du Ve s. (la période D2,
380/400-440/450 et celle D2-D3, 430/440-470/480), des
objets germaniques d’origine danubienne - fibules,
plaques-boucles- commencent à apparaître en Crimée
orientale et sur la péninsule de Taman’ (Kazanski 2009:
21, 214, 215). Il s’agit sans doute du témoignage des
déplacements de groupes isolés de Germains danubiens
dans le cadre de «l’empire» hunnique, qui englobe alors
aussi bien le Danube que la région pontique.
fc
On sait, d'après Procope de Césarée, que dans les années
50 du Ve s. les Goths-Tétraxites représentent une seule
force réelle dans la région, capable toujours selon
Procope de Césarée, d’arrêter la migration des Huns du
Danube vers le Caucase (Kazanski 1991: 83, 124, 125;
1999a: 285; 2002: 399; 2002a: 137; 2009: 215).
Probablement, au moment de la chute de « l’empire »
d’Attila, les Goths du Bosphore Cimmérien ont échappé
le contrôle des Huns. Une influence germanique est
nettement attestée dans le costume féminin prestigieux du
Caucase du Nord à l’époque des Grandes Migrations
(Kazanski-Mastykova 2003: 136-141; 2003a; Mastykova
2009: 123-128). Il s’agit dans ce cas plutôt de l’influence
de la culture « princière » germanique que d’une présence
directe des Germains dans le Caucase à l’époque
hunnique.
y
op
Le second groupe est daté des périodes C3 et D1
(310/330-360/370 et 360/370-400/410). La plupart de ses
objets ont des parallèles dans la civilisation de Černjahov.
Ainsi, d’une façon conventionnelle nous l’appelons « le
groupe de Černjahov ». L’impression qui se dégage de
l’examen de ce matériel est qu’il y avait eu deux vagues
de Germains arrivant au Sud-Ouest de la Crimée : la
première, celle de Wielbark-Przeworsk au IIIe s. (Goths ?
Boranes ? Vandales ? Hérules ?), la deuxième, celle de
Černjahov, au IVe s. et au début du Ve s. (les Goths, plus
précisément les Greuthunges-Ostrogoths) (Kazanski
2002: 406-409; 2009: 27-29).
Les objets du type Wieilbark-Przeworsk-Černjahov et
ceux d'origine danubienne sont bien connus dans la ville
de Chersonèse - principale base militaire de l'Empire au
Nord de la mer Noire. Les Germains faisaient donc partie
de la population de cette ville, bien que la ville restât
toujours sous l’autorité de l’Empire. Il n’est pas exclu que
ces Germains soient venus dans la ville avec les troupes
Crimée du Sud-Ouest.
Le Sud-Ouest de la Crimée représentait la tête de pont du
pouvoir romain au Nord de la mer Noire. Chersonèse qui
se trouve à l’entrée de la baie de Sébastopol est la base
militaire principale de l’Empire dans cette région (Fig.
6.2). La ville, contrairement à Olbia, Tyras, Panticapaion
etc., n’a été jamais prise par les Barbares et gardait un
caractère grec (Shchukin et alii 2006: 75, 76). Bien
entendu, Chersonèse a eu des contacts étroits avec les
populations barbares voisines. Ces populations sont
connues d'après les sites, essentiellement des nécropoles
du type Inkerman (Fig. 6.B). Nous n'avons pratiquement
11
L’attribution des ces nécropoles aux Alains, avancée par des
archéologues de Crimée (notamment Ajbabin 1999), demande être
mieux prouvée. En effet, les sources écrites ne connaissent pas des
Alains en Crimée du Sud-Ouest avant le XIIIe s., quant aux arguments
archéologiques, ils ne sont acceptés par tous les spécialistes (MoškovaMalašev 1999: 195-197). Nous utilisons ici le nom des Alano-Sarmates
comme générique pour toute la population iranophone de la steppe de
l’époque romaine.
94
Les antiquités germaniques
romaines, cantonnées à Chersonèse à partir de la fin du
IIIe s. (Kazanski 1998; 2009: 29).
Il faut souligner la différence entre les incinérations des
nécropoles du type Aj-Todor et celles provenant des sites
du type Inkerman (voir supra). Certes, les incinérations
dans des urnes ou « compactes » en pleine terre dominent
sur tous ces sites, mais celles avec des aménagements en
pierre sont attestées surtout dans les nécropoles du type
Aj-Todor. Les incinérations des nécropoles du type
Inkerman sont sans mobilier funéraire, tandis que celles
du type Aj-Todor ont livré des armes, des pièces de
harnachement, des outils, des parures etc. Il convient de
noter que les objets caractéristiques uniquement des
cultures de Wielbark et de Černjahov sont pratiquement
absents sur les sites du type Aj-Todor. En revanche sur
les sites du type Inkerman ces objets sont, nous l’avons
vu, relativement nombreux. Ainsi, à notre avis, au sudouest de la Crimée, à l’époque romaine tardive,
l'archéologie atteste la présence de deux groupes
différents de population germanique. La composante
germanique dans les nécropoles du type Inkerman est
originaire des cultures de Wielbark, de Černjahov et dans
une moindre mesure de Przeworsk. Elle peut être mise en
liaison avec des Goths ou leurs alliés.
pr
Les éléments culturels germaniques sont attestés dans le
contexte funéraire de nécropoles du type Inkerman (par
ex. Khrapunov 2013). On y a mis au jour des
incinérations pratiquement sans mobilier. Les
incinérations ne sont pas caractéristiques de la population
iranophone de la steppe. En revanche, elles sont bien
connues pour les civilisations de Wielbark et de
Černjahov, où elles sont presque toujours accompagnées
de nombreuses inhumations en pleine terre, dans des
fosses simples, parfois à fond excavé, la tête au Nord. Ce
type d’inhumation n’est pas caractéristique des
nécropoles du type Inkerman en général ni des celles où
les incinérations sont attestées. Ainsi, à ce jour on ne
connaît pas en Crimée du Sud-Ouest d’inhumations
typiques de Černjahov ni de nécropoles bi-rituelles
(incinérations et inhumations la tête au Nord),
caractéristiques de cette civilisation. Apparemment les
groupes germaniques qui s’installent dans cette région,
pratiquaient surtout des incinérations. Les nécropoles qui
contiennent exclusivement des incinérations sont connues
dans la culture de Wielbark (Brest-Trišin, Dytyniči,
Ljuboml’, Velemiči I, etc.). Mais elles sont rares dans la
civilisation de Černjahov (par ex. Hanska-Luterija II,
Pavljukovka, Bašmačka, Dolheşti-Mare). Aussi, les
incinérations sur les sites du type Inkerman sont-elles
plutôt originaires de la civilisation de Wielbark. On peut
supposer que dans ces quatre cas (Bel’bek-1, SkalistoeIII, Černaja Rečka, Tankovoe) deux groupes, l’une
iranophone, l’autre germanique utilisaient ensemble la
même nécropole et sans doute formaient une seule
communauté. La présence d’objets du type Wielbark et
Černjahov dans des inhumations typiques de la
population iranophone témoigne en faveur de cette
supposition (Kazanski 2002: 403-409; 2009: 25-29).
op
fc
oo
Le caractère germanique des nécropoles du type AjTodor est aujourd’hui évident pour tous les chercheurs.
Mais les tentatives de trouver des parallèles exacts parmi
les antiquités germaniques d’Europe centrale et orientale
n’ont pas donné de résultats. En revanche, les tombes de
la côte sud de la Crimée rappellent celles de l’époque
romaine, découvertes dans la partie occidentale de la zone
scandinave, où les incinérations avec des aménagements
en pierre, contenant des armes sont bien connues. En
Norvège méridionale et moyenne les incinérations dans
des coffres ou sous des pavements et de amas de pierre
sont bien attestées aussi bien à l’époque romaine qu’à
l’époque des Grandes Migrations 12 . Bien entendu, des
différences existent : les tombes norvégiennes sont
placées sous des tumuli, leur mobilier est plus riche et
plus varié, les inhumations y sont nombreuses. Mais il
serait illusoire d’attendre une simple transplantation de la
totalité des traits culturels à travers l’Europe. La culture
matérielle et spirituelle d’un groupe des migrants se
transforme toujours. Et la présence d’éléments
scandinaves en Crimée ne paraît pas aussi incroyable, si
l’on se rappelle les liens scandinaves des Hérules (voir
supra), ou encore des Eudosianes pontiques, connus
d'après le Périple de Pseudo-Arrien (voir à leur propos
Kazanski 2002: 413; 2009: 31-33, 234).
y
La présence d’éléments culturels scandinaves - pratiques
funéraires, armes - est attestée dans deux nécropoles de la
côte sud : Aj-Todor et Čatyr-Dag. Les nécropoles
mentionnées ont livré des incinérations, deux
inhumations seulement sont présentes à Aj-Todor. Les
tombes ont livré des armes, parfois intentionnellement
cassées, des faucilles (deux tombes à Aj-Todor et trois à
Čatyr-Dag), des mors de cheval (Aj-Todor). Ainsi, les
sépultures contenant des armes représentent à Aj-Todor
et Čatyr-Dag respectivement 16,6% et 9%, ce qui
correspond dans les sociétés traditionnelles à la majorité
de la population masculine, apte au combat. Les parures
et les accessoires vestimentaires, découverts dans ces
nécropoles sont bien connus chez les Germains orientaux
et en Scandinavie. Les armes, provenant de ces
nécropoles sont, elles aussi, largement diffusées en
Germania libera. Citons à titre d'exemple les lances du
type Drezden-Dobritz, les piques, certains types d'umbo
(Kazanski 2002: 409-414; 2009: 30-34; Myc et alii 2006:
119-123; Shchukin et alii 2006: 81-83; Kontny 2013).
12
F.-A. Stylegar a souligné que les parallèles norvégiens pour les
pratiques funéraires des sites du type d'Aj-Todor englobent toute
l'époque romaine. De plus ces traits dans le contexte funéraire norvégien
ne se rencontrent pas dans les mêmes tombes, mais se manifestent d'une
façon sporadique (Stylegar 2011). Cependant la Norvège représente
actuellement un seul territoire où touts ces traits, sans exception, sont
attestés, ce qui à notre avis témoigne des contacts entre les Germains de
la côte sud de la Crimée et la région scandinave. Bien sûr, il faut éviter
les reconstitutions historiques trop directes qui stipulent une simple
transplantation d'un groupe des migrants scandinaves en Crimée. Peutêtre il s'agit d'un processus relativement long et indirect.
95
Michel Kazanski – Anna Mastykova
Dans les années 330-360 le célèbre roi gothique
Hermanaric, descendant de la dynastie des Amales, hérite
donc d’une fédération gothique, formée des peuples
germaniques et non germaniques (Sarmates, Scythes,
Thraces, Vénèthes, protoslaves), qui occupe un territoire
situé entre le Danube et le Don (Donetz) et dont la
civilisation de Černjahov est l'expression archéologique.
Jordanès nous apprend qu’Hermanaric s‘efforce
d’agrandir sa zone d’influence vers le Nord et vers l’Est.
Hermanaric, à en croire Jordanès, qui dans ce cas sans
aucun doute puise son information dans les chansons des
gestes gothiques, le roi ostrogothique attaque les «arctoi
gentes », plus précisément « Goltescytha Thiudos
Inaunxis Vasinabroncas Merens Mordens Imniscaris
Rogas Tadzans Athaul Navego Bubegenas Goldas »
(Jordanès, Getica, 116). Dans cette suite apparemment
incohérente de noms, les chercheurs sont arrivés à
reconnaître quelques peuples finno-ougriens et baltes de
la zone forestière de l’Europe orientale, connus des
chroniques médiévales. Les parallèles établis entre les
Merens et les Merja, les Mordens et les Mordves, les
Rogas et les Ougres (Uroges) 14 signifieraient
qu’Hermanaric aurait conquis le territoire en Russie
centrale peuplé des Finno-ougriens, réunis sous le nom de
Golthescytha Thiudos. Le mot gothique -thiudos
signifiant «peuple» et le terme Golthescytha pouvant être
une déformation des Celtoscythes, Kελτοσκύθαι,
appellation parfois donnée, selon Strabon, par les auteurs
anciens grecs aux peuples mal connus du Nord (Strabon,
Géographie I.27, XI.6.2). Rappelons que les auteurs
grecs considéraient le bord de l’Océan, c’est-à-dire la mer
Baltique et la mer du Nord, comme «scythe», jusqu’à
l’embouchure du Rhin, où, selon eux, commençait la
Celtique (Svennung 1974: 9, 10). Les "Celto-Scythes"
seraient donc les habitants de la région mal connue
frontalière entre la Sctyhie et la Celtique, quelque part au
Nord. Très probablement Jordanès, dans sa description
des guerres d’Hermanaric a utilisé un de ces anciens
auteurs (Kazanski 1992; Shchukin et alii 2006: 55, 56).
Une série d’objets germaniques de la mode danubienne
marque la période D2 et le début de la période D2-D3
(380/400-460/470) en Crimée du Sud-Ouest. Ce sont les
fibules et les éléments de garnitures de ceinture
(Kazanski 1998; 2009: 29, 234). Ces objets y sont moins
nombreux qu’au Bosphore Cimmérien ou à Tanaïs. On ne
peut pas expliquer leur présence ici par le déplacement
des Germains dans le cadre de « l’empire hunnique », car
le Sud-Ouest de la Crimée, avec la base militaire de
Chersonèse, a été tenu par les Romains. En revanche,
l’arrivé des soldats germaniques, recrutés dans la région
balkano-danubienne et accompagnés de leurs familles,
pour renforcer la défense de la région de Chersonèse,
nous paraît très probable. Cependant, une partie de ces
objets danubiens, notamment ceux découverts à Yalta et à
Gourzouf, peuvent appartenir à la noblesse barbare
locale, qui suivait la prestigieuse mode danubienne.
Zone forestière de l’Europe orientale.
fc
oo
pr
Ainsi, l’examen du matériel archéologique de la Crimée
et de la mer d’Azov montre les origines diverses des
Germains pontiques. Ajoutons pour conclure, que ces
Germains apparaissent sur la mer Noire, accompagnés de
différents groupes d’origine non germanique : la
découverte d’une fibule carpo-dace dans le trésor du IIIe
s. de Dolinnoe au sud-ouest de la Crimée ou encore celle
d’émaux balto-protoslaves du IIe-IVe s. sur plusieurs
sites de Crimée, du Don, et de Taman (Čatyr-Dag,
Rogožkino XIII, Kepoï: voir en dernier lieu Zin'kovskaja
2010) en sont le témoignage (Kazanski 2002: 413-414;
2009: 33, 34).
op
Dans le cadre de notre sujet il faut évoquer les influences
« occidentales », qui, à partir de la région pontique et de
la steppe forestière de l’Ukraine se diffusaient dans la
zone forestière de la Russie et de la Biélorussie. Le rôle
de ces contacts dans l’histoire slave à l’époque romaine
tardive est capital. En effet d’une part la pression
militaire des Goths, installés en Ukraine, favorise le
processus de consolidation politique du monde slave,
l’apparition des structures pré-étatiques, du type
« chefferies complexes » 13 , d’autre part, grâce à ces
contacts les Slaves se trouvent impliqués dans le réseau
des échanges commerciaux, qui favorise leur évolution
économique (Kazanski 1992, 1993; Shchukin et alii
2006: 55-60). Dans ces contacts les voies fluviales
deviennent les principaux axes de pénétration des
importations et des éléments culturels « occidentaux »
dans le Nord.
y
Il paraît peu vraisemblable qu’Hermanaric ait conquis
d’une façon tangible les territoires immenses et peu
accessibles à cause des forêts et des marécages. Nous
supposons plutôt qu’il a effectué quelques opérations
éclairs -du type de celles menées plus tard par les Vikings
-sur les grands fleuves tels l’Oka ou la Volga (Fig. 11).
En effet, ces fleuves servaient dans l'époque
protohistorique de voies de communications entre la
région du Dniepr et l’Oural, riche en cuivre et en or. De
plus la forêt de l’Oka et de la Volga constituait une
réserve inépuisable en fourrures. La chasse à la fourrure à
l’époque romaine dans cette région est bien attestée par
les données d’ostéologie (voir en détails Kazanski 1992:
95, 96; Shchukin et alii 2006: 59). Certes, les Romains au
IVe s. ne portaient pas des vêtements en fourrure, cette
mode arrive dans la Méditerranée seulement vers la
première moitié du VIe s. En revanche les peuples
barbares, et notamment les Goths le portaient déjà à
13
Une chefferie se caractérise par la présence d’un chef, souvent
sacralisé, qui a des fonctions cultuelles, militaires, administratives et
économiques (en particulier la réception et la redistribution des dons
reçus de la part des autres membres de la communauté). Ce chef est à la
tête d’une hiérarchie fondée sur l’inégalité des clans et des familles. Une
chefferie est divisée en groupes (communautés villageoises, clans) qui
ont chacun leurs « sous-chefs ». Dans les chefferies "complexes" autour
d’une chefferie centrale avec un chef suprême, se forment plusieurs
chefferies périphériques subordonnées (pour l'Europe de l'Est à l'époque
romaine voir: Kazanski 1997: 12, 13).
14
Il ne s'agit que des parallèles très hypothétiques, voir Korkkanen
1975.
96
Les antiquités germaniques
ethnographique, ne font jamais l’objet d’un commerce
(Werner 1970: 75-80; Mastykova 2009: 7, 8). Elles
montrent donc des déplacements effectifs des leurs
porteurs ou plutôt porteuses. Les éperons sont également
significatifs (Fig. 13). Ils existent seulement dans
l’armement européen et sont totalement absents aussi
bien chez les peuples de la steppe que chez les Finnoougriens de l’Eurasie forestière. Les pays baltes et la zone
vénèthe (proto-slave) des civilisarions de PostZarubincy/Kiev représentent à l’époque romaine la marge
orientale de l’aire de diffusion d’éperons (Kazanski 1994;
Raduš 2010; Raduš 2013; Radyush 2013). Leur présence
témoigne de l’influence militaire germanique (Kazanski
1997).
l’époque d’Hermanaric, les représentations romaines des
Barbares le prouvent. Ces raisons ont pu inciter
Hermanaric à effectuer une démonstration de force sur
l’Oka et la Volga afin d’ouvrir ces voies fluviales aux
marchands gothiques et peut-être, par la même occasion,
a-t-il extorqué un tribut à la population finnoise locale.
On pourrait donc parler, en reprenant l’expression utilisée
par H. Wolfram d’un « protectorat » gothique sur cette
région (Wolfram 1990: 99)15.
Enfin, le règne d’Hermanaric coïncide avec une
expansion gothique vers le Nord-Ouest. L’offensive a
d’abord été dirigée contre les Vénèthes-Slaves du HautDniepr qui ont laissé la civilisation archéologique de
Kiev. Les Vénèthes, quoique nombreux et, à en croire
Tacite, très doués pour la guérilla (Tacite, Germanie,
XLVI), étaient selon Jordanès mal armés et mal préparés
pour une véritable guerre. Aussi n’ont-ils pu résister à
l’armée gothique et se soumettent donc à Hermanaric.
Ayant conquis les Vénèthes, Hermanaric porte son
attention sur les Aestii, le peuple balte, vivant selon les
auteurs antiques, au bord de « l’Océan » (la mer
Baltique). La côte sud de la mer Baltique, dans sa partie
prussienne, occupée par les Aestii, était très convoitée car
là se situe aujourd’hui le plus grand gisement au monde
de l’ambre, très recherchée dans l’Antiquité. Il est évident
que Hermanaric n’avait aucune chance de gagner une
guerre dans cette région, trop éloignée des terres
gothiques. Il a donc dû changer de tactique et Jordanès
rapporte que les Aestii ont été soumis grâce à la
« prudentia et virtute » d’Hermanaric, autrement dit
grâce à des démarches diplomatiques dans lesquelles la
renommée du souverain a joué un grand rôle. Il est
difficile de déterminer l’ampleur exacte de l’action
d’Hermanaric parmi les Vénèthes et les Aestii. On peut
supposer qu’elle s’est concentrée à proximité de grands
axes fluviaux de la zone forestière : le Dniepr, la
Berezina, le Niémen et la Dvina occidentale. Le but de
cette action est aussi transparent : ces fleuves sont les
routes principales du commerce de l’ambre vers l’Est
(Kazanski 1992; Shchukin et alii 2006: 55-59).
fc
oo
pr
Ces objets se diffusent sur deux axes : vers le Nord-Est,
le long des fleuves de la Desna, de l’Oka et de la Volga et
vers le Nord-Ouest, le long du Dniepr, la Berezina et le
Niémen, ce qui correspond à deux routes fluviales
importantes de l’Europe orientale durant l’époque
romaine, Dniepr-Baltique et Dniepr-Volga (Kazanski
1992: Fig. 16, 17; Levada 2010: 591). On peut donc
conclure que l’histoire des conquêtes d’Hermanaric,
rapportée par Jordanès se présente comme une tentative
des Goths pour s’emparer du réseau de communication de
la zone forestière de l’Europe orientale. Il ne s'agit donc
pas de la présence réelle germanique dans cette région à
l'époque romaine tardive, mais plutôt des contacts
militaro-politiques et économiques des populations
forestières avec les Germains.
Les influences danubiennes au Nord de la mer Noire à
l’époque post-hunnique.
op
Dans l’Est européen, aussi bien qu’en Occident, la nature
des contacts économiques, politiques et culturels a évolué
à la suite de l’invasion hunnique. Cependant les deux
courants principaux - de l’Europe centrale vers la mer
Noire et du Sud (région pontique et Danube) vers les
forêts du Nord - subsistent (voir supra). Les influences
germaniques orientales, venant du Danube, des Balkans
et de l’Italie se manifestent dans la civilisation de la
population barbare de l’Europe orientale.
y
Les témoignages archéologiques semblent confirmer la
réalité des contacts des Goths avec la zone forestière de
l’Oka, de la Volga et du Dniepr aussi bien que avec le
Don inférieur. C’est une série d’objets caractéristiques de
la civilisation de Černjahov, essentiellement les fibules,
les peignes ou des armes (notamment éperons) qui sont
attestées dans la zone présumée d’activité d’Hermanaric
(Fig. 12, 13) (Kazanski 1992: 92-94; Ahmedov 2007;
Raduš 2013; Radyush 2013). Rappelons que les fibules
(Fig. 12.1-5), étant partie intégrante du costume féminin
On peut observer plusieurs modalités de diffusion des
éléments « occidentaux ». On peut supposer tout d’abord
la migration directe de certains groupes de la population
germanique danubienne vers la région pontique après la
chute de « l’empire » d’Attila en 454. On sait que les
Huns, dans leur recul vers l’Est ont été accompagnés de
leurs alliés germaniques. Ainsi, Jordanès nous apprend
que les fils d’Attila ont été repoussés en 456 de la
Pannonie vers la région du Dniepr (le « Var » de
Jordanès) par le roi ostrogothique Valamer (Jordanès,
Getica, 269). Or, selon le même Jordanès, les Germains
Angiskires sont en 456 subordonnés à un groupe de
Huns, conduit par le fils d’Attila, Dengezich (Jordanès,
Getica, 272). Les Angiskires ont donc suivi les Huns dans
leurs migrations vers l’Est et il est tout à fait possible que
ce soit justement eux qui aient apporté, dans la région
15
Hermanaric a également entrepris une guerre aux frontières orientales
de son royaume, contre les Hérules de la Méothide qu’il aurait selon
Jordanès, en grande partie exterminés. Le territoire contrôle par
Hermanaric voisinait ainsi avec les Alains du Don. On peut imaginer,
que le but de l’opération était la prise de l’embouchure du Don, la
région où habitaient les Hérules (voir supra) et où passait un courant
très important du commerce (Kazanski 1992: 96; Shchukin et alii 2006:
59). En effet, deux grandes routes fluviales, celle du Don et celle de la
Volga avaient l’embouchure du Don pour le terminus.
97
Michel Kazanski – Anna Mastykova
1998: 338, 339; 2009: 410, 411). L’envoi des régiments
gothiques de Mésie vers le Bosphore Cimmérien par
Justinien en 530-533 est d’ailleurs bien connu grâce aux
sources écrites. Ces soldats ont été accompagnés de leurs
familles, ce qui explique l’apparition des parures
féminines balkano-danubiennes du type germanique au
Nord de la mer Noire (les plus anciennes: Fig. 18.1, 5).
En effet, les mariages entre Romains et Barbares étaient
interdits par la loi romaine. Les soldats barbares ont donc
été obligés d’amener leurs femmes du Barbaricum. Ainsi,
les bijoux liés au costume féminin des Germains
orientaux arrivaient en Crimée avec les femmes qui les
portaient et étaient copiés par la population barbare
locale. Une série d’objets germaniques, originaires de
l’Europe centrale et des Balkans et leurs imitations et
dérivées locales, y est attestée à Chersonèse, ainsi que
dans des sites de la population barbare de la région
environnante du Sud-Ouest de la Crimée et dans le
Bosphore Cimmérien. Ce sont par ex. les fibules digitées
dérivées du type Arčar-Histria ou les plaques-boucles à
tête d’aigle et celles losangiques à décor zoomorphe (Fig.
18.4, 7) (Kazanski 2009: 410).
pontique le matériel danubien (Kazanski 1992a; 1996;
2011).
Les alliés germaniques des Huns (parmi lesquels se
trouvaient sans doute d’autres tribus que les Angiskires)
ont dû les accompagner en Crimée orientale, où les Huns
sont attestés par Procope (Procope, Bel. Got. IV.5). En
effet, une série d’objets danubiens du deuxième tiers du
Ve s. (périodes D2/D3 et D3) apparaissent à cette époque
sur le Dniepr (Fig. 14) et en Crimée. Les imitations du
costume germanique « princier », à grandes fibules en
tôle d’argent sont attesté alors en Ukraine (par ex.
Volobuevka: Fig. 15), une série d’objets du costume
«ordinaire », réservés à la « classe moyenne » des
Germains orientaux est également présente. Citons à titre
d’exemple les fibules des types Prša-Levice et de BrateiVyškov (Kazanski 1992a; 1996; 2011).
pr
Ces groupes danubiens alliés aux Huns pouvaient être
d’ailleurs peu nombreux ; mais ils comprenaient sans
doute les représentants de familles nobles, dont le
costume féminin de tradition germanique orientale se
caractérise par la présence d’une paire de fibules en tôle
d’argent (Tejral 1973; Tejral 2011: 185-190). Plus tard, à
l'époque post-hunnique ce costume est également attesté
chez les Goths en Crimée (fig. 17) (Ambroz 1968;
Ajbabin 1999: 107-111; Furas'ev 2009; Fourassiev 2012).
Sans doute il représente une réplique "démocratique" du
costume prestigieux (Kazanski 2009: 407, 408). Le
modèle de la diffusion de la mode danubienne du Ve s.
proposé ici est d’autant plus vraisemblable que le
costume « populaire » des Wisigoths espagnols se forme
de la même façon, sous l’influence de nobles Ostrogoths
de l’entourage d’Amal Vidimer qui est venu en Espagne
de la Pannonie en 472-474 (Périn 1993).
fc
oo
Une épée provenant de la Russie méridionale (Fig. 19),
probablement de Taman (Fig. 16.4) et conservée
aujourd’hui à Cologne (Menghin 2007: I.34.5) possède
sur la garde un décor quadrilobé, caractéristique des
objets mérovingiens et wisigothiques, mais quasi-absent
en Europe de l’Est et en Méditerranée orientale. On peut
supposer que cette arme est venue au nord de la Mer
Noire avec le régiment « espagnol» (wisigothique ?) du
tribun Dalmatius, qui est arrivé dans le Bosphore
Cimmérien en 528 (Kazanski 1996: 329; 2001: 408;
2009: 410).
Une série d’objets italo-ostrogothiques du VIe s. est
attestée en Crimée. Ce sont les fibules du type UdinePlanis et leurs dérivées, les plaques boucles des types
Krainburg, Ljubljana-Dravlje, celles à décor végétal etc.
(Fig. 18.3, 8-10) (Kazanski 1996: 329, 330; 1998, 338,
339; 2009: 410, 411). Ces objets peuvent prouver la
présence des Ostrogoths déportés d’Italie par Justinien et
utilisés pour la défense des frontières lointaines de
l’Empire.
y
op
Les nécropoles du type Suuk-Su, très probablement
appartenant aux Goths du pays Dori en Crimée du SudOuest (Fig. 16.B) (Kazanski 1991: 118-124; Bierbrauer
2008: 117-122), ont livré de nombreux exemples de
l’adaptation « populaire » (Fig. 17) du costume
« princier » germanique orientale, avec deux fibules
digitées ou en tôle métallique ce qui montre l’influence
de la civilisation « princière » du Danube16.
La présence de troupes byzantines, formées de Germains,
dans les villes grecques en Crimée était une autre source
de l’influence germanique orientale sur la population de
la Crimée et de la Taman (Kazanski 1996: 329, 330;
Enfin, une série d’objets gépides du VIe s. est attestée en
Crimée. Il s’agit avant tout de plaques-boucles décorées
de tête d’aigle, de fibules digitées à décor végétal et
losangique sur le pied et celles digitées décorées d’une
sorte de chaîne en relief (Fig. 18.2,6,11,12).
Actuellement, il est difficile d’expliquer l’apparition
d’objets Gépides en Crimée, car aucune source écrite
n’atteste des contacts quelconques entre les Gépides du
Danube et la population de la péninsule. On peut
cependant supposer la déportation d'une partie des
Gépides de Sirmium lors des événements militaires de la
première moitié du VIe s. (Kazanski 2013).
16
Soulignons toutefois que le récit de Procope qui laisse supposer
l’arrivée en Crimée d’une partie des Ostrogoths à l’époque de Théodoric
le Grand nous paraît peu vraisemblable (Procope, De aedific. 3.7). En
effet, les Goths de Crimée sont incontestablement orthodoxes, Procope
le dit, tandis que les Ostrogoths de Théodoric étaient ariens. D’autre
part, le costume féminin à deux fibules en tôle métallique bien
représenté chez les Goths de Dori durant tout le VIe s., est remplacé
chez les Ostrogoths par celui à fibules digitées avant l’époque de
Théodoric. Ainsi, les antiquités ostrogothiques en Italie ne contiennent
pas de fibules en tôle métallique (Bierbrauer 1975). Cependant il faut y
signaler quelques découvertes, qui correspondent à notre avis plutôt à
l'époque pré-gotique du milieu et de la deuxième moitié du Ve s., voir
en détails: Bierbrauer 1991.
Durant le milieu- seconde moitié du Ve s. des objets
danubiens ou leurs imitations ont été découvertes encore
98
Les antiquités germaniques
Enfin, il faut évoquer les contacts entre les Germains
orientaux et les Slaves à l'époque post-hunnique. Il s’agit
des fibules digitées du VIe s., découvertes dans la région
du Dniepr et du Bas-Danube, sur le territoire occupé par
les civilisations slaves (Fig. 21): Prague, attribuée aux
Sclavènes des sources écrites, c'est à dire aux Slaves
proprement dits (Iaşi-Crucea lui Ferenţ, Vinderei),
Penkovka, appartenant aux Antes (Martynovka, distr. de
Kanev, Knjaža Gora, Čapaevka, Gradižsk-Kruča,
Berezovka, Derinkovec) et de celle de Koločin, dont le
nom des porteurs nous reste inconnu (Velyki Budki). Ces
agrafes (Fig. 22) sont d’origine germanique danubienne,
très probablement gépide (Gavrituhin 1997; Gavrituhin
2011a; Mastykova 2008; Kazanski 2013b). On peut
supposer que les fibules gépides sont arrivées chez lez
Slaves avec leurs porteuses, peut être comme résultat des
mariages mixtes - ceux-ci étaient un moyen habituel de
renforcer les liens politiques et militaires entre les
différents groupes de Barbares.
plus à l’est, sur la côte orientale de la mer Noire, chez les
Goths-Tétraxites auxquels on attribue la nécropole de
Djurso, près de la ville actuelle de Novorossisk (Fig.
16.5) (Kazanski 2002a; Kazanski-Mastykova 2003: 136141; Mastykova 2002; 2009: 126, 127; GavritukhinKazanski 2010). Le costume féminin des tombes les plus
anciennes de cette nécropole (Fig. 20) comporte les
fibules en tôle d'argent (Dmitriev 1982), des types
danubiens et les boucles d’oreille à pendant polyédrique
caractéristiques des Germains du Danube. D’autre part,
les mêmes tombes ont livré des perles discoïdes en
ambre, portant un décor gravé, caractéristiques de tombes
danubiennes, et dont la production est attestée dans les
ateliers du deuxième tiers du Ve s. de Swilcza et
probablement de Basonia en Pologne méridionale
(Mastykova 2001).
pr
Comment peut-on expliquer la présence de ces objets
chez un groupe de Goths isolés du reste du monde
germanique? Selon Procope de Césarée les Goths Tétraxites sont originaires de la Crimée orientale, qu’ils
quittent, apparemment dans les années 450, en suivant les
Huns dans leur migration de l’Europe centrale, vers le
Caucase du Nord (Bel. Got. IV.5)17. Il est très probable
que le costume danubien est parvenu chez les Tétraxites
avec la vague de migrants danubiens d'après-Attila. Et,
comme les Huns ne portaient pas le costume avec des
fibules, il a pu être adopté par les Tétraxites sous
l’influence des groupes germaniques qui accompagnent
les Huns dans leur retraite vers l’Est.
La zone forestière à l’époque hunnique et posthunnique.
fc
oo
En ce qui concerne les contacts entre le Danube et le Pont
d’une part, et la zone forestière de l’Europe orientale
d’autre part à l’époque post-hunnique, ils sont marqués
par une vague de l’arrivé des importations et des
éléments cultures « occidentaux » (Fig. 23 et 24)
(Ambroz 1970; Furas'ev 1996; Kazanski 1999: 51-55;
1999b; 2000; 2000a; 2013a; Ahmedov-Kazanski 2004;
Ahmedov 2007; 2010; 2014 ; Bliujienė 2007; BliujienėSteponaitis 2009; Bliujienė-Curta 2011; Bliujienė 2013).
Cette vague commence à l’époque hunnique,
probablement sous Attila et continue jusqu’au milieu du
VIe s. Elle témoigne, à notre avis, de l’activité militaire
des ressortissants danubiens, essentiellement Germains,
ainsi que de leurs alliés slaves et baltes. En effet, dans la
zone forestière, de la mer Baltique à la Russie centrale le
Ve s. coïncide avec la période des troubles. L'apparition
d'habitats fortifiés ou de refuges en Lituanie, en Russie du
Nord-Ouest, sur le Haut-Dniepr et en Biélorussie du
Nord, en est un témoignage éloquent. De plus des traces
nettes de destructions, datés de l'époque des Grandes
Migrations ont été repérés sur certaines refuges (par ex.
Demidovka, Aukchtadvaris, Aukuro-Kalnas) (Furas'ev
1996). Les flèches à trois ailettes élargies dans la partie
y
op
Les influences bosphorites et tétraxites dans le costume
sont bien attestées dans le bassin du Kouban Inférieur,
dans les nécropoles comme Paškovskij, Habl’, Hutor
Lenina. Une partie des objets de tradition
bosphorite/tétraxite est sûrement fabriquée sur place
d’après les prototypes importés, d’autres sortent
directement d’ateliers bosphorites. Les contacts entre le
Kouban Inférieur, le Bosphore Cimmérien et les GothsTétraxites étaient très denses, on peut supposer la
présence physique des Germains orientaux parmi la
population de la région du Kouban. L’autre zone de
concentration d’objets originaires du milieu bosphoritetétraxite se situe dans le Kouban Moyen, près de la ville
de Majkop d’aujourd’hui. Malheureusement, il s’agit
d’objets isolés, hors contexte, provenant des marchands
d’antiquités. On peut cependant remarquer que ces objets
rappellent bien ceux découvertes dans le bassin du
Kouban Inférieur (Mastykova 2009: 123-128;
Gavritukhin-Kazanski 2010)18.
Pyatigorie et le Haut-Kouban) où à partir du Ve s. existent des centres
du pouvoir alains, qui entretiennent les contacts avec l’Empire byzantin
par l’Abkhazie et où la forte influence méditerranéenne/byzantine est
dominante dans la formation de la civilisation locale. On connaît ici les
tombes privilégiées, accompagnées d’épées byzantines d’apparat; le
costume féminin local contient des éléments de la mode prestigieuse
méditerranéenne. Les fibules de fabrication locale, qui imitent les
prototypes bosphorites, en nombre considérable, y ont été mises au jour
en Kabarda-Balkarie et en Ossétie du Nord. Mais les objets de
fabrication bosphorite y sont totalement absents. La civilisation
aristocratique de la Kabarda-Balkarie se formait, à en juger d’après les
découvertes « princières » (Kudinetovo, Ozorukovo), sous l’influence
directe byzantine, via Abkhazie (Kazanski-Mastykova 1999; 2003: 115126). Ainsi, les fibules ansées d’inspiration bosphorite dans ces régions
ne sont pas directement liées à l’influence bosphorite/tétraxite mais
témoignent plutôt d’une mode pan-caucasienne (Mastykova 2009: 4851, 53-57).
L’ambassade des Goths - Tétraxites vient à Constantinople en 548
(Procope, Bel. Got. IV.4), pour demander un évêque. Cela témoigne par
ailleurs, que les Tétraxites étaient des orthodoxes, comme leurs parents
du pays Dori en Crimée. A cette occasion les ambassadeurs tétraxites
manifestent leurs sympathies politiques pro-byzantines ainsi que leur
hostilité envers d’autres Barbares du Caucase du Nord. Cependant,
subordonnés aux Huns - Outigours ils sont obligés participer à la guerre,
que ces derniers déclenchent en 551 contre les Huns - Koutrigours et
une armée tétraxite de 2000 guerriers participe dans les opérations
(Procope, Bel. Got. IV.18).
18
Il faut noter que les modes vestimentaires tétraxites et bosphorites
n’englobent pas la partie occidentale du Caucase du Nord (la région de
17
99
Michel Kazanski – Anna Mastykova
médiane, dites hunniques, sont attestées en Russie
forestière, en Biélorussie ainsi que sur des refuges baltes
de Lituanie. Parfois, ces flèches se trouvent dans des
couches d'incendies et de destructions (Aukchtadvaris,
Aukuro-Kalnas, Demidovka) (voir pour la Lituanie:
Luhtan 1996).
(voir supra à propos des Angiskires) mais les types et
l'assortiment de ces objets sont différents dans ces deux
zones. Ainsi, en Ukraine les armes occidentales, les
plaques-boucles réniformes à décor à taille biseautée, les
boucles à ardillon à base rectangulaire aplatie, les fibules
du type Smolin, les garnitures des chaussures à décor
aviforme ou les objets à décor quadrillé sont absentes. En
revanche les types des objets danubiens connus en
Ukraine (Kazanski 1996; 2011) ne sont pas attestés dans
la zone forestière.
Qui était à l'origine de cette aggravation de la situation
militaire, à la fin du IVe-début du VIe s., dans la zone
forestière de la Russie? Les flèches à trois ailettes sont
connues avant tout chez les peuples de la steppe, et
particulièrement chez les Huns. Mais elles étaient
également en usage chez les Slaves (Kazanski 1999c:
202). D'autre part ces flèches existent au Ve s. chez les
Germains (par ex.: Anke 1998: 67-73; Tejral 2011: 362368). Enfin l’apparition des cavaliers hunniques, dans
une zone peu propice à leur type de combat, nous paraît
peu concevable. Rappelons que même au XIIIe s. la
partie occidentale de la Russie forestière ainsi que la
Biélorussie et la Lituanie, sont restées pratiquement
inaccessibles aux invasions tatares.
pr
La situation politique et militaire est très instable sur le
Danube après la chute de l'empire d’Attila en 454-455
(voir par ex. Jordanès, Getica, LII-LVI). Cette situation a
provoqué le départ d'une partie de la population. Ainsi,
sous le règne de l'empereur Anastase, les Hérules, battus
par les Lombards et les Gépides, ont été obligés partir
vers le nord, en Scandinavie, en passant d'abord par le
territoire des Sclavènes (Procope, Bel. Got. 11.14,15). On
peut supposer que des groupes de guerriers danubiens
(germaniques et sclavènes) sont partis, d'abord vers le
nord, dans les pays baltes et puis, en association avec des
groupes des Baltes, vers le nord-est, dans la zone
forestière de la Russie. Rappelons que la route entre
l'Italie ostrogothique, le Danube moyen et la côte sud de
la Baltique était parfaitement connue, comme le prouve
une ambassade des Baltes-Aestii auprès de Théodoric le
Grand. Ce n'est pas une véritable migration d'une
population nombreuse, mais plutôt une pénétration de
groupes de guerriers d'origines différentes qui ont apporté
des objets prestigieux et de nouveaux types d'armes et ont
provoqué les troubles et les changements (Furas'ev 1996;
Kazanski 1999: 51-55; 1999b; 2000; Kazanski-Ahmedov
2004).
fc
oo
Il est très possible que les Slaves -Vénèthes de la
civilisation de Kiev- Koločin effectuent à partir de la fin
du IVe s. une expansion vers la zone forestière. La
situation militaire au sud, surtout l'invasion des Huns
dans la région pontique, ainsi que la guerre entre les
Goths et les Vénètes (Kazanski 1993) favorisait le départ
d'une partie de ces derniers vers le nord. Mais la pression
de la population méridionale vers le nord coïncidait
apparemment avec celle qui venait de l'ouest. Selon
certains chercheurs, l'activité militaire attestée dans la
zone forestière au Ve s. -première moitié du VIe est liée,
au moins en partie, à l'expansion de groupes de
ressortissants danubiens de l'époque post-hunnique. Les
armes et les pièces d’équipement du type occidentalehaches, lances, boucliers, épées, mors de cheval, éperonstémoignent, de contacts avec l'Occident (Kazanski 1999b;
2000; 2000a). Dans certains cas, ces armes forment une
panoplie caractéristique de l’Europe centrale. Citons la
tombe de Doložskij Pogost, qui a livré un umbo, un fer de
lance et des mors typiques des tumuli baltes de Niémen.
Il s’agit sans doute d’un individu soit d’origine balte
occidentale, soit de quelqu’un qui était en contact avec
les guerriers baltes (Kazanski 1999b: 409-411). La
diffusion d'armes occidentales et baltes coïncide avec
celle de parures de même origine. Ce sont essentiellement
les fibules et les garnitures de ceinture. Ainsi, le matériel
archéologique confirme l'hypothèse d’une infiltration
dans la zone forestière de Russie vers le milieu-la
deuxième moitié du Ve s. de groupes de guerriers venus
de l'ouest, peu nombreux, mais bien armés et sans doute
mieux organisés que la population indigène (balto-slave
et finnoise). Ces groupes étaient d'origine danubienne
(essentiellement germanique, mais également slave, voir
le matériel de Jur’evskaja Gorka: Kazanski 2000) et
balte. Ils sont arrivés sans aucun doute dans la zone
forestière par les pays baltes, plus précisément par la
Prusse et la Lituanie. On pourrait supposer la diffusion
des objets danubiens en Russie forestière via l'Ukraine
y
op
La mode prestigieuse militaire pouvait jouer son rôle,
parfois d'une façon indirecte, dans la diffusion des armes
et des éléments du costume guerrier danubien parmi les
populations forestières de l'Est (Ahmedov 2010a). Il est
significatif qu'en Lituanie des objets féminins d'origine
danubienne aient été mis au jour dans des tombes
masculines, notamment la fibule du type danubien dit
Smolin à Plinkaigalis ou les plaques-boucles à plaque
losangée du type de Gáva-Acquasanta à Taurapilas
Kazakevičius 1993: 181 pav.; Tautavičius 1981: 15 pav.).
Cela veut dire que la population balte indigène ne
connaissait pas l'utilisation exacte de ces objets, et que les
nouveaux venus danubiens n'étaient donc pas très
nombreux.
Il faut souligner que la période de la pénétration des
groupes étrangers dans la zone forestière de l’Europe
orientale coïncide avec la période d’un commerce intensif
de fourrure. Jusqu'à l’époque des Grandes Migrations, le
port de la fourrure a été réservé aux Barbares, notamment
aux Goths. Les Grecs, les Romains et d’autres peuples
civilisés de la Méditerranée et du Proche et Moyen-Orient
ne la portaient pas (Howard-Johnston 1998; Kolendo
1999; Kazanski 2010). Or, Jordanès pour la première
moitié-milieu du VIe s. mentionne à deux reprises le
100
Les antiquités germaniques
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commerce de fourrure vers le Sud (Jordanes, Getica, 21,
37). D’autre part, Attila, selon le témoignage de Priscus
(Fig. 8) offre aux ambassadeurs byzantins de la fourrure.
A partir de cette époque la fourrure fait partie de la mode
vestimentaire, aussi bien dans le bassin méditerranéen
qu’en Orient. On peut supposer que l’ouverture des
nouveaux marchés de fourrure avait pour la conséquence
l’intensification de chasse à fourrure dans la zone
forestière de la Russie et, inévitablement, a attiré des
bandes d’aventuriers étrangers dans cette région.
L’histoire, d’ailleurs, se répétera lors de la migration
scandinave (« Varègue ») à l’Est aux VIIIe-Xe s., ainsi
que pendant la colonisation russe du Nord européen aux
XIIe-XVe s., de l’Oural, aux XIVe-XVIe s. et de la
Sibérie aux XVIe-XVIIe s.
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***
pr
Ainsi, le matériel archéologique témoigne de deux types
des contacts des Germains d'Europe centrale avec l'Est
européen. Le premier cas correspond à l'arrivé et
l'installation des groupes plus ou moins importants des
migrants. On les reconnaît par la présence des éléments
"ethnographiques" qui ne sont pas directement liés à une
activité économique ou qui ne sont pas le signe de
prestige - la céramique façonnée à la main, costume
féminin traditionnel de "la classe moyenne", pratiques
funéraires etc. Dans le matériel archéologique ces indices
se manifestent d'une façon visible, leur diffusion est
compacte du point de vue territorial et chronologique.
Certains de ces éléments, notamment le costume, les
armes ou les pratiques funéraires peuvent devenir
prestigieux et servir l'objet d'imitation de la part des
populations et perdre ainsi leur signification culturelle.
oo
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op
Le deuxième cas, qui se manifeste le plus souvent par la
diffusion d'objets isolés, montre, à notre avis, plutôt les
influences venant du monde germanique, dont la
diffusion en Europe orientale s'explique par les contacts
économiques, culturels, politiques, militaires etc., ce qui
n'exclut pas la présence physique de leurs porteurs, de
petites groupes ou même des personnes isolées.
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Michel Kazanski – Anna Mastykova
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Fig. 1 : L'expansion de la civilisation de Wielbark vers la mer Noire et vers le Danube inférieur (période B2/C1-C1a, de 160/180 à
210/230 environ): a: la civilisation de Przeworsk; b: les civilisations baltes; c: la civilisation de Wielbark; d: la civilisation de
Luboszyce; e: le groupe de Masłomęcz (groupe oriental de la civilisation de Wielbark); f: expansion de la civilisation de Przeworsk;
g: expansion de la civilisation de Wielbark; h: tombes à armes de la civilisation de Przeworsk à l'est. (D'après : Kokowski 2010).
y
op
Fig. 2 : Les découvertes du type Wielbark à Mokra, sur le Dniestr moyen (D’après : Ščukin 2005)
106
Les antiquités germaniques
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Fig. 3 : Le territoire de la civilisation de Černjahov (D'après : Bierbrauer 1999)
y
op
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Fig. 4 : Les exemples des incinérations de la civilisation de Černjahov contenant des armes. 1: Mogoşani, tombe 15; 2: Tîrgşor,
tombe 147; 3: Oselivka, tombe 70 (D’après : Shchukin et alii 2006).
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Fig. 5 : La diffusion des gobelets du type Kowalk (1), des fibules- «monstres» (2) et des inscriptions runiques (3). 1 et 2: d’après
Werner 1988; 3 (D’après : Kuharenko 1980).
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Fig. 6 : Les antiquités germaniques de l'époque romaine tardive au Nord de la mer Noire. A: villes principales; B: sites du type
Inkerman; C: sites du type Aj-Todor; D: sites de la civilisation de Černjahov; E: royaume du Bosphore Cimmérien. 1: Tanaïs; 2:
Chersonèse; 3: Panticapaion/Bosporos ; 4: Phanagoria; 5: Hermonassa.
Fig. 7 : Les objets d'origine germanique orientale découverts à Tanaïs (D'après : Shchukin et alii 2006)
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Fig. 8 : Les tombes «princières» de Sinjavka. 1-11: tombe 1; 12-22 tombe 2 (D'après : Kazanski 2009)
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Fig. 9 : Les antiquités germaniques de l'époque romaine tardive et des Grandes Migrations dans le Bosphore Cimmérien. 1-9:
Panticapaion/Bosporos (Kertch); 10: Phanagoria (D'après: Shchukin et alii 2006).
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Fig. 10 : Les objets de tradition germanique orientale dans le Sud-Ouest de la Crimée. 1, 4, 8, 9, 10, 12, 13: Chersonèse; 2,14:
Černaja Rečka; 3, 7: Sovhoz-10; 5, 6, 15: Inkerman. 1-8, 14, 15 (D'après : Shchukin et alii 2006); 9, 10 (D'après : Ajbabin 1990); 1113 (D'après : Kazanski 2009).
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Fig. 11 : Les routes de communications et les directions de l’expansion d’Hermanaric dans la zone forestière d’Europe orientale. 1:
la frontière sud de la zone forestière; 2: les routes de communications; 3: les directions de l’expansion d’Hermanaric; 4: la
civilisation de Černjahov (D’après : Kazanski 1992).
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Fig. 12 : Les objets de tradition germanique orientale découvertes
sur les sites de la civilisation slave de Kiev. 1, 7: Glevaha; 2: Lavrikov
Les; 3, 5: Tajmanova; 4: Abidnja; 6: Roišče. (D'après : Shchukin et
alii 2006).
Fig. 13 : Quelques éperons de tradition germanique en Europe orientale.
1:Belopol'e; 2: Skalistoe III; 3: district d'Ostrovec; 4: Rudoviči;
5:district de Kanev; 6: Gočevo; 7: Ražki; 8: probablement la province
de Kiev; 9: bassin du Psel; 10: province de Brjansk; 11: Verdihovo
(D'après : Raduš 2013).
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Fig. 14 : La diffusion des objets danubiens du deuxième tiers du Ve s. en Ukraine et en Russie centrale : 1-3 : Sumy-Sad, tombe 4 ;
4 : Zamjatino-5 ; 5 : Pastyrskoe ; 6 : disctrict de Kanev ; 7. District de Teherkassy ou de Tchigirin ; 8 : Grigorovka ; 9 : Tokari ; 10 :
Hodosvka ; 11 , 12 : Kucugury ; 13 : Kolodeznyj Bugor ; 14 : Mihajlovka ; 15 : Hodosovka ; 16 : Hmelna ; 17 : Pekari ; 18 :
Kardasinka ; 19 : Cuulakovka.
Fig. 15 : Les objets provenant de la tombe de Volobuevka (D'après : Kazanski 2011)
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Fig. 16 : La carte de la diffusion des éléments germaniques de l'époque post-hunnique au Nord de la mer Noire. A: villes principales;
B: nécropoles du Sud-Ouest de la Crimée (Goths du pays de Dori); C: nécropoles des Goths-Tétraxites; D: nécropoles du Bosphore
Cimmérien avec des objets germaniques. 1:Chersonèse; 2: Bosporos (Kertch); 3: Phanagoria; 4: Hermonassa (Taman); 5: Djurso.
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Fig.17 : Le costume germanique oriental des nécropoles du Sud - Ouest de la Crimée. 1: Suuk-Su, tombe 91; 2: Suuk-Su, tombe 56,
inhumation 5 (D'après : Fourassiev 2012).
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Fig. 18 : Les fibules et les plaques-boucles de tradition germanique orientale de l'époque post-hunnique au Nord de la mer Noire. 14, 6, 9, 10, 11: Kertch; 5: Chersonèse; 7: Skalistoe; 8: Suuk-Su; 12: Taman (D'après : Kazanski 2009).
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L'épée provenant de Taman (D'après : Menghin 2007)
Fig. 20
Les tombes contenant le costume de tradition germanique orientale dans la
nécropole de Djurso. 1:tombe 408; 2:tombe 410; 3:tombe 420; 4: tombe 483 ;
5: tombe 517; de Djurso. 1:tombe 408; 2:tombe 410; 3:tombe 420; 4: tombe 483 ;
5 : tombe 517;6: tombe 516 (D'après : Dmitriev 1982).
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Fig. 21 : La diffusion des fibules germaniques orientales du VIe s. dans la zone slave. A: fibules à décor végétal; B: fibules à décor
géométrique. 1: Martynovka; 2: district de Kanev; 3: Knjaža Gora; 4 : Čapaevka; 5 : Gradižsk-Kruča ; 6 : Velyki Budki; 7 :
Berezovka; 8 : Derinkovec ; 9: Iaşi-Crucea lui Ferenţ; 10: Vinderei; 11 : Kraków-Nowa Huta.
Fig. 22 : Les fibules digitées à décor végétal de tradition germanique orientale découvertes dans la zone slave et leurs prototypes (79).1: district de Kanev; 2; 10: Iaşi-Crucea lui Ferenţ; 3: Gradižsk-Kruča ; 4: Čapaevka; 5: Velyki Budki; 6: Knjaža Gora; 7: Bratei; 8:
Şeica Micǎ/Kisseliyk; 9 : Tasov; 11,12: Martynovka; 13: Berezovka.
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Fig. 23 : Les objets de tradition danubienne dans la zone forestière d'Europe de l'Est et leurs parallèles (4, 8, 9-11). 1: Hotyšča; 2, 3:
lieu de découverte est inconnu; 4: Blučina; 5, 6: Borki; 7: province de Smolensk; 8: Čapaevka; 9, 10: Glotasitz; 11: Landirano; 12,
13: Demidovka (D'après : Kazanski 2013a).
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Fig. 24 : Le trésor découvert dans la province de Kiev (D'après: Ahmedov-Kazanski 2004)
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